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Régulièrement les vaccinations, que ce soit chez l’homme ou l’animal, sont remises en cause.

Les vaccins stimulent le système immunitaire de l’individu (par l’injection de bactéries ou de virus inactivés ou atténués par exemple) afin de le protéger contre diverses maladies. L’utilisation des vaccins à grande échelle a permis d’éradiquer certaines maladies graves / mortelles, ou au moins de les maintenir à un niveau acceptable dans une population. Par exemple chez le chat, le typhus (ou panleucopénie féline) qui faisait encore des ravages il y a plusieurs dizaines d’années, est nettement moins fréquent de nos jours.


Il a été fait état chez les chats de l’apparition de tumeurs sous-cutanées (appelées fibrosarcomes), récidivantes après retrait chirurgical, se développant le plus souvent dans les zones où sont injectés les vaccins. Cependant des études sur un grand nombre d’individus ont été menées depuis, qui ont montré que ce n’était pas le produit injecté qui était à l’origine des fibrosarcomes, mais plutôt l’irritation répétée du tissu sous-cutané dans une même zone (injections vaccinales ou autres, traumatismes comme morsures ou griffures...) chez des chats génétiquement prédisposés, qui conduisait à la formation de ce type de tumeur. De nouvelles recommandations ont donc été élaborées pour éviter ce problème (changement de localisation des injections, intramusculaires plutôt que sous-cutanées, aiguilles les plus fines possibles, espacement adéquat des rappels...).


Compte-tenu du rapport risque/bénéfice, il reste essentiel de vacciner son chat. Mais le choix des vaccins sera à raisonner en fonction du mode de vie du chat, en discussion avec votre vétérinaire.

 

Contre quelles maladies vaccine-t-on ? 

 

Les vaccins contiennent généralement une ou plusieurs valences, c’est-à-dire qu’ils peuvent protéger contre une ou plusieurs maladies simultanément. Il existe des valences indispensables, recommandées chez tous les animaux quel que soit leur mode de vie (chez le chat, coryza et typhus), et des valences moins essentielles, qui seront à moduler en fonction du risque individuel (chez le chat : leucose féline, chlamydiose, rage, etc.)


Les valences indispensables

 - Le Typhus (T), encore appelé panleucopénie féline.
Il s’agit d’une maladie due à un parvovirus et très contagieuse, se traduisant par une très forte gastro-entérite (vomissements, diarrhée souvent hémorragique) pouvant être mortelle chez plus de 90% des chatons et jeunes adultes non vaccinés.
Le virus est très résistant, peut être rapporté du milieu extérieur et transmis facilement par des objets, les chaussures, etc. ; c’est pourquoi la vaccination est indispensable même si le chat ne sort jamais.


- Le Coryza (C)
Le coryza désigne un ensemble de maladies touchant les voies respiratoires supérieures et les yeux (le chat semble « enrhumé »), et peut être dû à des bactéries (chlamydia) ou des virus (calicivirus, herpèsvirus...)

Les symptômes les plus fréquents sont respiratoires (éternuements, reniflements, nez qui coule...) et oculaires (conjonctivite, parfois ulcère de la cornée). Concernant la chlamydiose, les chats atteints présentent souvent en premier lieu une conjonctivite unilatérale, qui touche le 2 e œil quelques jours plus tard. Il peut également y avoir une atteinte buccale, avec des ulcères de la langue et des gencives (salivation++), ou des inflammations chroniques de la bouche pouvant apparaître des années plus tard. Dans les formes bénignes, le coryza disparaît de lui-même en quelques jours ; mais la maladie peut aussi se chroniciser, et le chat présentera des épisodes de coryza plus ou moins sérieux tout au long de sa vie. Parfois, dans les formes graves, l’animal peut mourir (impossibilité de boire et de s’alimenter).
Le coryza est une maladie très répandue et très contagieuse, touchant des chats de tous âges. Ceux qui sortent sont plus exposés au risque de contamination, mais même ceux qui restent chez eux peuvent attraper les virus responsables, véhiculés par l’air ou transmis par les membres du foyer.
Le vaccin empêche les chats vaccinés de présenter les symptômes de la maladie, ou au minimum en atténue la gravité. Mais un chat, même vacciné, peut être infecté par un calicivirus ou un herpèsvirus, le conserver et le transmettre.
NB : contre la chlamydiose, il existe un traitement antibiotique efficace si l’animal est infecté.


Les valences non essentielles

- La Leucose féline (FeLV)
Le FeLV est un rétrovirus à l’origine d’un déficit immunitaire qui rend le chat infecté vulnérable à toutes sortes de maladies (dites « opportunistes ») ou à l’apparition de tumeurs (notamment des lymphomes). Une fois infecté, le chat peut se débarrasser du virus (environ 1/3 des cas), devenir porteur sain (aucun symptôme, mais peut transmettre la maladie – env. 1/3 des cas), ou déclarer la maladie, souvent mortelle (1/3 des cas).
Tous les liquides corporels (salive, urine, selles, sang, lait maternel, sperme, sécrétions vaginales) peuvent contenir et transmettre le virus, qui n’est cependant que très peu résistant dans le milieu extérieur (quelques heures maximum). Par conséquent, un contact étroit de chat à chat est indispensable pour la contagion. Il existe un test sanguin rapide permettant de dire si un chat est ou non porteur du virus (réalisable en clinique vétérinaire).
Le vaccin contre la FeLV assure une bonne protection, même s’il n’est pas efficace à 100%. Il concerne surtout les chats qui sortent, ou les chats en collectivités ; les chatons peuvent être vaccinés dès l’âge de 8 semaines.

- La Rage (R)
La rage est une maladie contagieuse, transmissible à l’homme et pour laquelle il n’existe aucun traitement une fois que les symptômes apparaissent ; la mort est alors inéluctable... C’est pourquoi il existe une législation relative à cette maladie, qui impose la mise sous surveillance sanitaire de tous les carnivores ayant mordu/griffé une personne, mais aussi la vaccination pour tous les chiens et chats en zone infectée, ou qui passent une frontière, séjournent dans des pensions, campings, hôtels, etc. (en fonction des réglementations locales). Pour l’entrée dans certains pays, la preuve de la vaccination n’est pas suffisante, un dosage sanguin des anticorps antirabiques est nécessaire (montrant que le vaccin est efficace). La France étant actuellement considérée comme indemne de rage, la valence n’est obligatoire que dans les cas cités ci-dessus. Pour les chats qui ne sortent pas, la vaccination antirabique n’est donc pas indispensable...

 

En pratique


- Pour les valences essentielles (typhus et coryza), la vaccination est recommandée dès l’âge de 8 semaines en général (auparavant, les petits sont censés être protégés par les anticorps maternels, si toutefois la mère a été vaccinée régulièrement). Actuellement il est préconisé de faire 3 injections de primovaccination à 3/4 semaines d’intervalle, avec un premier rappel un an après la primovaccination. Pour les chatons n’ayant reçu que 2 injections de primovaccination, il faudra faire le premier rappel au plus tard à l’âge d’un an.
Par la suite, des rappels seront faits tous les trois ans pour le typhus ; pour le coryza, cela dépendra de l’exposition de l’animal. Chez un chat sortant régulièrement, un rappel annuel est fortement recommandé. En revanche, si le chat ne sort jamais, il est possible de n’effectuer un rappel que tous les 2 ou 3 ans.
C’est votre vétérinaire qui sera le plus à même de vous conseiller quant aux besoins vaccinaux de votre chat. Et même si votre animal n’a pas besoin de rappels chaque année, n’en oubliez pas pour autant la visite annuelle de contrôle pour vérifier que tout va bien !
Par ailleurs, il est très important de continuer à vacciner les vieux chats, plus fragiles, dont le système immunitaire devient moins performant, et qui pourraient mal supporter les conséquences d’un typhus ou d’un coryza.

- Pour les valences non essentielles
     - Les chats qui sortent, ou en contact avec des chats qui sortent, seront vaccinés contre la leucose féline, par deux injections de primovaccination, puis des rappels annuels.
     - Vis-à-vis de la rage, ne seront concernés que les chats amenés à passer des frontières, ou à séjourner dans des lieux où cette vaccination est demandée. Une seule injection de primovaccination est nécessaire (mais le certificat n’est valable qu’un mois après celle-ci) et les rappels sont à effectuer tous les 2 ou 3 ans selon le vaccin employé. Il faut toutefois être vigilant quant aux dates limites, sous peine de devoir recommencer le protocole en cas de dépassement des délais. En cas de doute, n’hésitez pas à demander à votre vétérinaire, en vous y prenant bien en amont du départ.

 

La clinique Clinique vétérinaire du Dr Pignon-Cabé Emmanuelle est domicilé au 8 Rue Ernest Cresson, 75014, Paris. Pour plus d'informations sur nos services, contactez-nous au 01 45 45 76 80.

 

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