En adoptant un chaton (ou un chat adulte), vous vous êtes engagé sur le long terme pour assurer à votre animal sécurité, santé, et bien entendu affection !


Concernant le poste santé, les antiparasitaires (externes et internes), ainsi que les vaccins, sont incontournables ; une visite annuelle chez le vétérinaire a minima vous permettra de vérifier que votre chat est à jour de sa protection vaccinale, et qu’il est correctement déparasité. Et cela sera l’occasion de faire le point sur un tas d’autres questions avec votre praticien. Nous abordons ici plus particulièrement les parasites internes et la vermifugation.


L’intestin des chats peut être parasité par des vers (ascaris, ankylostomes, ténia, etc.) ou des protozoaires (organismes unicellulaires : Coccidia, Giardia, etc.). Ces infestations peuvent entrainer des troubles digestifs (vomissements, diarrhée), une perte de poids, voire parfois la mort par occlusion ou perforation intestinale (ce qui est assez rare, mais peut survenir sur des animaux très fortement parasités). Par ailleurs, certains de ces parasites peuvent infester l’homme (on parle de zoonoses), et plus particulièrement les enfants. Même si les symptômes sont rares chez ces derniers, ils peuvent néanmoins être graves, ce qui justifie donc de traiter les animaux domestiques à des fins de prévention en santé humaine.


Notons que certains parasites internes peuvent toucher d’autres organes que le système digestif, comme les poumons /les bronches, le cœur ou même l’œil.

Les parasites internes du chat

  •  Vers digestifs

Les vers que l’on retrouve le plus souvent dans le tube digestif du chat sont les ascaris et le Dipylidium, un peu plus rarement des ankylostomes et Uncinaria.

 

  • Les ascaris (Toxocara cati et Toxascaris leonina) sont des vers ronds de 4 à 10 cm de long, présents dans l’intestin grêle. Les vers adultes pondent des œufs éliminés et disséminés en grande quantité dans les selles. Ces œufs sont résistants au froid, à la sécheresse, et même aux désinfectants ! Chez les chattes qui hébergent des larves, celles-ci se transforment en fin de gestation, passent dans le lait, et vont contaminer le tube digestif des chatons. L’infestation peut donc se faire de diverses manières : passage de la mère au chaton par les larves contenues dans le lait, ingestion directe d’œufs présents dans le milieu extérieur, ou ingestion de rongeurs porteurs qui ont aussi ingéré des œufs d’ascaris. Dans l’intestin, les vers consomment une partie des nutriments destinés au chat, mais peuvent aussi, surtout s’ils sont nombreux, provoquer une irritation locale, voire une occlusion ou une perforation intestinale. Ainsi, chez des chatons fortement infestés, on pourra observer un retard de croissance, des troubles digestifs (diarrhée, vomissements), un poil terne, et parfois, la mort par occlusion/perforation de l’intestin.

Bon à savoir ! L’homme peut être contaminé par des ascaris, par ingestion d’œufs (par exemple enfants dans les bacs à sable, qui mettent les mains à la bouche : « maladie des mains sales »). L’œuf ingéré donne une larve, mais le cycle parasitaire s’arrête là chez l’homme. La larve se balade dans l’organisme et va finir par s’enkyster le plus souvent dans un muscle, et cela passera inaperçu. Dans de rares cas, la larve peut migrer dans le cerveau ou l’œil, ce qui est nettement plus problématique.

 

  • Les ankylostomes sont beaucoup plus petits (< 1 cm), vivent dans l’intestin des chats et prélèvent du sang sur leur hôte. Ils peuvent entraîner anémie et diarrhées. Le cycle est assez comparable à celui des ascaris, mais les larves présentes dans le milieu extérieur peuvent pénétrer à travers la peau des chats ou de l’homme pour les contaminer.
  •  Le Dipylidium caninum est un ver plat « solitaire » (cestode). Le ver se compose de milliers d’anneaux, et peut mesurer jusqu’à 1 m de long dans l’intestin grêle des chats. Ces anneaux se détachent et peuvent être observés sous forme de « grains de riz » dans les poils autour de l’anus du chat, ou là où il était assis. La larve du Dipylidium se trouve dans les puces. Lorsque le chat fait sa toilette et ingère une puce, il avale en même temps la larve, qui se transformera en ver adulte dans son intestin en environ 3 semaines. Les anneaux se détachent régulièrement et sortent par l’anus en se tortillant, ou avec des selles. Ils sont remplis de capsules, elles- mêmes remplies d’œufs (ovigères) qui seront ingérés par les puces. Les symptômes d’une infestation sont plus discrets que pour les ascaris : poil terne, démangeaisons autour de l’anus lors de la sortie des anneaux, diarrhée. Normalement, Dipylidium ne se transmet pas à l’homme (contrairement à d’autres vers de la même famille).
  • Vers cardiorespiratoires Ils sont plus rares que les vers digestifs ; on peut citer Aelurostrongylus et Capillaria dans les   poumons, qui donnent parfois de la toux, des difficultés respiratoires, ou encore Dirofilaria Immitis, ver transmis par piqûre de moustique et vivant dans les artères pulmonaires et le coeur des animaux infestés (dirofilariose). Les chats sont beaucoup moins sensibles que les chiens, mais dans les zones concernées, il sera important d’éviter la contamination des chats afin qu’ils ne deviennent pas des réservoirs à parasites.
  • Les protozoaires Ce sont des parasites unicellulaires ; il peut y avoir de nombreuses espèces de coccidies dans l’intestin des chats, pouvant provoquer chez les chatons, une diarrhée aigüe parfois hémorragique, une déshydratation et une perte de poids, mais pouvant aussi passer inaperçues chez les adultes. Les Giardia sont des protozoaires flagellés vivant dans l’intestin de nombreuses espèces, où ils se nourrissent des nutriments destinés à l’animal. Les kystes sont éliminés avec les selles et peuvent survivre plusieurs semaines dans le milieu extérieur. Les Giardia sont responsables de diarrhée et de perte de poids surtout chez les chatons. Il est surtout difficile de se débarrasser des protozoaires dans les collectivités (les chats se recontaminent entre eux, et le milieu extérieur n’est pas toujours facile à désinfecter).

Comment savoir si mon chat est parasité ?

Devant tout chaton / chat qui présente des troubles digestifs (diarrhée, vomissements), on peut se poser la question, encore plus si ces signes s’accompagnent d’un poil terne ou d’un amaigrissement. Bien sûr, si des anneaux sont observés autour de l’anus du chat, pas besoin de pousser plus loin les investigations.

Le vétérinaire, le cas échant, pourra réaliser un examen des selles au microscope, parfois après avoir effectué une « concentration par flottaison ». Comme une plus grande quantité de matières fécales est nécessaire, il peut être intéressant d’apporter à la consultation un échantillon, de moins de 12 heures, des selles de votre chat dans un pot (non stérile).


Il existe maintenant des tests en kit pour détecter par exemple les Giardia, (test réalisable à la clinique), ou des tests un peu plus sophistiqués pratiqués dans un laboratoire extérieur (surtout pour les protozoaires ou les champignons).

En pratique quand dois-je vermifuger mon chat ? Avec quel type de produits ?

En cas d’infestation démontrée d’un parasite bien particulier, le choix du traitement se fera par le vétérinaire en fonction du parasite détecté, et aussi des symptômes observés chez votre chat. Il est probable qu’il y ait après quelque temps un contrôle de l’efficacité de la vermifugation par une analyse des selles.


Cependant une vermifugation dite « de routine » doit être effectuée régulièrement, et le choix du moment, de la périodicité, de la molécule, dépendront surtout du mode de vie du chat. Il est important d’avoir à l’esprit qu’une vermifugation n’est absolument pas préventive : elle sert à éliminer les parasites présents depuis la vermifugation précédente.

Globalement, on traite essentiellement contre les vers digestifs (et pas encore systématiquement contre coccidies et Giardia), et les traitements doivent donc être programmés régulièrement, à la fois pour la santé de votre chat, mais aussi pour la protection des humains (voir plus haut, parasites transmissibles à l’homme) - même si les affections graves dues à des parasites du chat sont très rares. Il existe de nombreux vermifuges sur le marché, certains plus spécifiques, d’autres avec un spectre plus large ; diverses formes et voies d’administration sont également possibles, allant des comprimés appétents aux pâtes orales, sirops, pipettes à administrer en « spot-on ». Votre vétérinaire sera le plus à même de vous conseiller le produit qui convient le mieux à votre chat.

Les chatons seront vermifugés une fois par mois entre l’âge de 1 et 6 mois, de façon générale. Cependant, pour des chatons issus d’une mère non vermifugée et vivant principalement en extérieur, une vermifugation tous les 15 jours depuis l’âge de 15j jusqu’à 2 mois peut être préconisée, puis une fois par mois de 2 à 6 mois. Le plus difficile sera certainement d’attraper les chatons...

Les femelles gestantes seront vermifugées 15 jours avant la mise-bas, puis dans le mois qui suit celle-ci.

Les chats adultes seront vermifugés 2 à 4 fois par an en fonction de leur mode de vie (4 fois pour ceux qui sortent beaucoup et vivent au contact de jeunes enfants qui ne se lavent pas toujours bien les mains). Rappelons également qu’il est conseillé de vermifuger son chat une quinzaine de jours avant la vaccination, afin que ses défenses immunitaires soient optimales. Pour la prévention de l’infestation contre Dipylidium (voir ci-dessus), la lutte contre les puces est primordiale.


Enfin, dans un foyer, il est indispensable de traiter au même moment tous les chiens et chats qui vivent ensemble, pour éviter qu’ils ne se repassent les parasites les uns aux autres en entretenant un cercle vicieux.


NB : Pour les chats vivant en zone de dirofilariose (se renseigner auprès de son vétérinaire pour savoir si tel est le cas, essentiellement en Camargue, Corse, pourtour méditerranéen, Antilles...), il existe un traitement préventif en comprimé ou pipette, que l’on ne peut cependant administrer qu’à un animal sain. La prévention anti-moustiques est pour cette maladie très importante.

Votre vétérinaire sera toujours votre premier interlocuteur pour la prévention et le traitement des infestations par les parasites internes de votre chat. N’hésitez pas à le solliciter pour des conseils lors des consultations de routine, mais aussi en dehors de celles-ci si le besoin s’en fait sentir. Vermifuger doit être un geste simple et régulier pour la bonne santé de votre chat.