L’hypertension artérielle (HTA) est une maladie cardiovasculaire plutôt fréquente chez le chat âgé : des études ont montré qu’en moyenne, un chat de plus de 7 ans sur six pouvait être touché ; mais en cas d’insuffisance rénale chronique, de surpoids ou d’obésité, de diabète, d’hypothyroïdie, le risque s’accroît encore. 

Cette maladie se développe de manière insidieuse, sans qu’il y ait de signe visible pour le propriétaire du chat, qui peut par ailleurs sembler en bonne santé. Mais elle peut être une véritable « bombe à retardement » car l’HTA peut entraîner progressivement de graves lésions sur les organes cibles : yeux, reins, cœur et cerveau.

Pourtant, le dépistage précoce – par mesure de la tension artérielle chez le vétérinaire – permet souvent de détecter la maladie, le cas échéant de mettre en place un traitement approprié, et ainsi de prévenir les lésions graves aux organes concernés.

 

Quand peut-on parler d’HTA chez le chat ?

 

L’HTA correspond à une augmentation de la pression du sang à l’intérieur des artères. Chez les chats, il est possible qu’une situation de stress ou de peur entraîne une HTA passagère (par exemple une consultation vétérinaire) et il faudra réitérer les examens pour vérifier si l’HTA est persistante ou pas.

 

Les valeurs moyennes de la pression artérielle chez le chat (PA), considérées comme normales, sont les suivantes :

PAS (systolique : pendant la contraction cardiaque) : 130 – 165 mmHg

PAD (diastolique : pendant le relâchement cardiaque) : 80 – 120 mmHg

PAM (moyenne) : 95 – 135 mmHg

Toute PAS supérieure à 160 mmHg de manière persistante permet de conclure à une HTA.

Une HTA persistante peut être classée en :

  • Primaire ou idiopathique : on n’a pu mettre en évidence aucune affection sous-jacente
  • Secondaire : due à une maladie concomitante qui prédispose à l’augmentation continue et constante de la pression artérielle (dans 80 à 90% des cas). Les affections concernées sont citées plus haut : insuffisance rénale, hyperthyroïdie, hypercorticisme (Cushing) ou hyperaldostéronisme, diabète sucré, surpoids, obésité, vieillissement...

Quelles sont les conséquences d’une HTA persistante chez le chat ?

Si l’HTA n’est pas prise en charge précocément, elle peut entraîner de sérieuses lésions sur les organes qui reçoivent du sang sous haute pression : les yeux sont souvent les premiers touchés, avec survenue d’une cécité brutale consécutive à un décollement bilatéral de la rétine, ou encore apparition d’hémorragies rétiniennes ou d’un glaucome.

Une HTA persistante peut également causer de graves dommages sur les reins, le cerveau et le cœur.

Quels sont les symptômes de l’HTA chez le chat ?

La plupart du temps, la maladie se développe de manière insidieuse, sans aucun signe visible. Lorsque les premiers symptômes apparaissent, les lésions sont souvent irréversibles. On sera donc particulièrement attentif en cas de maladie favorisante concomitante, ou lors de tout changement de routine de l’animal, que l’on signalera rapidement au vétérinaire.

Les symptômes possibles sont :

  • Fatigue, apathie, perte de poids et d’appétit
  • Polydipsie (augmentation de la prise de boisson), vomissements
  • Miaulements sans raison, hyperactivité, nervosité
  • Vertiges, désorientation, troubles du comportement tels que miction et défécation dans des endroits inhabituels...
  • Atteintes de la vision (baisse de l’acuité visuelle, cécité brutale, dilatation des pupilles...) : les chats se mettent à se heurter aux objets présents sur leur chemin.

 

Comment pose-ton un diagnostic d’HTA chez le chat ?

Le vétérinaire contrôlera la pression artérielle du chat au moyen d’un brassard occlusif qu’il posera soit sur les pattes, soit sur la queue. Toutefois, il sera souvent nécessaire de répéter plusieurs fois la mesure (entre 5 et 10 fois, puis on calcule la moyenne) – par le même professionnel et dans le même environnement - pour s’assurer que l’augmentation de la PA n’est pas temporaire et liée à la situation de stress dans laquelle l’animal se trouve. Une échographie Doppler peut également être utilisée pour étudier le flux sanguin artériel.

Quel traitement pour l’HTA chez le chat ?

Dans la mesure où l’HTA est souvent une maladie secondaire, les traitements seront d’abord ceux de la maladie sous-jacente (insuffisance rénale, hyperthyroïdie, par ex.), qui pourront être associés à des traitements plus spécifiques.

Par ailleurs, un régime nutritionnel pauvre en sel sera souvent instauré, afin de faire diminuer le taux de sodium dans le sang.

Un suivi régulier sera nécessaire, afin d’adapter le traitement si besoin.

Comment prévenir ?

Compte-tenu de l’épidémiologie de la maladie, la pression artérielle sera mesurée au moins une fois par an chez les chats âgés de plus de 7/8 ans, éventuellement associée à un bilan sanguin rénal et à un examen du fond d’œil. En cas de maladie sous-jacente concomitante, les contrôles de la PA seront plus fréquents et réguliers (tous les 3 à 6 mois).

Les propriétaires veilleront à ce que leur chat reçoive une alimentation équilibrée et de bonne qualité, afin de prévenir l’obésité et le surpoids, et on incitera le chat à faire de l’exercice – lorsque cela est possible...

En cas de doute, et pour toute question, n’hésitez pas à en parler à votre vétérinaire, afin d’éviter de graves ennuis de santé à votre animal.