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L’hypertension artérielle est une maladie cardiovasculaire qui se caractérise par une élévation persistante de la pression artérielle sanguine (= pression exercée par le flux sanguin sur la paroi des grosses artères à chaque battement du cœur).

Si cette affection est bien connue chez l’homme, elle l’est moins chez le chat, chez qui elle se rencontre essentiellement sur des animaux âgés souffrant d’insuffisance rénale ou d’hyperthyroïdie.

Pourtant, il est important de surveiller la tension artérielle des chats, car l’hypertension peut être à l’origine de lésions graves et invalidantes.

 

 

Comment se définit l’hypertension artérielle chez le chat ?

 

Pour chaque battement cardiaque, on différencie la pression artérielle systolique (PAS) (= pression maximale - en fin de contraction du ventricule cardiaque - lors de l’éjection du sang dans la circulation) de la pression artérielle diastolique (PAD) (= pression minimale - lors de la relaxation cardiaque - lorsque le cœur se remplit).

En médecine vétérinaire, l’HTA est largement sous-diagnostiquée.

Les valeurs de TA considérées comme normales sont :

PAS : 130-165 mm Hg  

PAD : 80 – 120 mm Hg  

PAM (moyenne) : 95 – 135 mm Hg

On parle d’HTA lorsque la PAS est supérieure à 160/180 mm Hg de manière persistante.

 

 

Comment mesure-t-on la pression artérielle chez le chat ?

 

Habituellement, elle est mesurée par le vétérinaire grâce à un appareil de mesure proche de celui utilisé chez l’homme. Un brassard est placé sur la patte de l’animal, relié à un appareil qui le gonfle et le dégonfle automatiquement, et enregistre les oscillations de l’onde de pouls en fonction de la pression ; il est donc possible de recueillir successivement la PAS, la PAD, la PAM et la fréquence cardiaque.

Le chat étant un animal relativement sensible au stress, la mesure de la PA peut être faussée par des manipulations intempestives ou simplement par la mise en cage de transport ou l’arrivée à la clinique vétérinaire (« effet blouse blanche »). Afin que la mesure de la TA soit la plus fiable possible, on essaiera de minimiser les causes de stress. Par exemple, on pourra poser le brassard au préalable (sur un avant-bras ou sur la queue) sans qu’il soit relié à un appareil de mesure, le temps que le chat s’y habitue. Puis plusieurs mesures seront effectuées à des moments successifs (entre 5 et 10), les premières étant souvent biaisées par l’effet du stress. On fera une moyenne de l’ensemble des mesures retenues.

 

 

Quelles sont les causes de l’HTA chez le chat ?

 

Contrairement à ce que l’on observe chez l’homme, l’HTA du chat est rarement isolée ou idiopathique (c’est-à-dire sans qu’il y ait d’affection sous-jacente).

La plupart du temps (dans 80 à 90% des cas), l’HTA chez le chat est secondaire à des maladies ; majoritairement l’insuffisance rénale ou l’hyperthyroïdie, mais aussi parfois des affections cardiaques, des troubles endocriniens (hormonaux, p.ex. diabète), de l’obésité.

La recherche de l’HTA est donc un moyen de dépistage précoce des maladies citées, ce qui permet une meilleure prise en charge de celles-ci et limite donc les risques de complications.

Notamment, la mesure de la TA doit être systématique chez tout chat âgé de plus de 8 ans, et s’inscrire dans le bilan de santé annuel de base.

 

 

Quelles sont les conséquences d’une HTA chez le chat ?

 

Quelle qu’en soit l’origine, l’HTA risque de causer des dommages à plusieurs organes, vitaux ou non, notamment :

• Le cerveau : possibles troubles neurologiques, tels que convulsions, troubles de l’équilibre, troubles visuels, ou comportementaux...

• Le cœur : augmentation de la résistance à l’éjection, donc surcharge de travail qui peut entraîner un épaississement du muscle cardiaque et secondairement des anomalies du rythme, des souffles, etc...

• Les reins : mauvaise filtration, aggravation d’une insuffisance rénale

• L’œil : possibles hémorragies intraoculaires, œdème, glaucome, décollement rétinien avec perte visuelle. L’apparition brutale d’une cécité chez le chat sans aucun signe annonciateur peut faire suspecter une HTA.

 

 

Comment prend-on en charge une HTA chez le chat ?

 

Il existe plusieurs médicaments possibles permettant le traitement d’une HTA chez le chat.

Le choix dépend surtout de l’origine de cette dernière ; certaines maladies (insuffisance cardiaque ou rénale) nécessiteront peut-être l’emploi de plusieurs molécules.

Dans tous les cas, un suivi régulier de l’animal - avec mesures de la TA, mais aussi prises de sang de contrôle (bilan rénal) et examen du fond d’œil - sera mis en place, et le traitement ajusté à l’évolution de la maladie et des symptômes, afin de redonner un certain confort de vie au chat, mais aussi de limiter l’apparition de lésions graves sur des organes vitaux.

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

14/12/2020