Même si elle n’est pas toujours facile à détecter, à cause des variations physiologiques de son poids selon les saisons (l’animal fait des réserves l’hiver), l’obésité chez le furet est un phénomène de plus en plus fréquemment rencontré. Afin de la prévenir, il est important de bien comprendre l’origine de cette pathologie.

Il ne suffit pas de regarder l’abdomen d’un furet pour juger de son état d’embonpoint. En effet, certaines pathologies peuvent entraîner une augmentation du volume abdominal (gestation chez la femelle, épanchement abdominal, tumeur, hypertrophie de la rate) sans que cela soit lié à l’obésité.
Pour apprécier l’embonpoint du furet, il est préférable de passer son doigt sur le thorax pour palper les côtes : s’il n’est pas possible de les sentir sans appuyer, cela signifie que la couche graisseuse est trop importante.
En cas de doute, n’hésitez pas à emmener votre compagnon chez le vétérinaire pour avoir un avis autorisé.

Les conséquences peuvent se faire sentir à plusieurs niveaux :
• L’appareil locomoteur : une surcharge pondérale entraîne des troubles articulaires, avec des difficultés à se mouvoir, ainsi qu’une prédisposition aux fractures en cas de chute.
• Le foie : un excès de stockage des graisses dans le foie peut entraîner des troubles hépatiques ; on parle de lipidose hépatique (« foie gras »).
• Le cœur : on constate une augmentation des maladies cardiaques chez les furets en surpoids.
• Le pancréas : une distribution régulière d’aliments trop sucrés peut provoquer, en plus de l’obésité,  l’apparition d’une tumeur pancréatique appelée insulinome.

Par ailleurs, comme chez l’homme, le chien ou le chat, l’obésité augmente les risques du patient en cas d’anesthésie, ou de mise-bas.
Sans compter une modification comportementale sur le long terme : les furets obèses perdent souvent leur vivacité pour explorer et jouer, et passent plus de temps à dormir.

Là encore, comme dans les autres espèces, les origines de l’obésité sont essentiellement liées à deux facteurs :
 • L’excès de nourriture : il peut s’agir d’une consommation excessive de l’aliment de base, de l’emploi d’un aliment trop riche ou inadapté, mais bien plus souvent de la distribution au furet de restes de table, de gâteaux ou sucreries, de fruits secs, de charcuteries... qui sont néfastes à cet animal carnivore.
• Le manque d’activité physique et la sédentarité : la plupart du temps, les furets obèses vivent dans un espace trop exigu ou ne sont pas sortis suffisamment de leur cage, ou s’ennuient parce qu’ils sont seuls.

Ces deux causes possibles d’obésité s’associent d’ailleurs souvent en un cercle vicieux : un animal seul qui s’ennuie aura tendance à surconsommer ses aliments, et plus il prendra du poids, moins il aura envie de se dépenser physiquement...

Là encore, la prise en charge (traitement / prévention) s’effectuera simultanément sur les deux volets :
• Alimentation : il faudra supprimer de l’alimentation du furet charcuterie, fruits secs, gâteaux, sucreries, chocolat, pâtes, etc. et lui donner uniquement une nourriture adaptée ; en évitant absolument les aliments de régime pour chats. Trop riches en fibres, ils risqueraient d’être mal assimilés par le furet, et de lui occasionner de sérieux troubles digestifs (diarrhées...).
• Activité physique : il est essentiel de laisser le furet vagabonder hors de sa cage le plus souvent possible (sous surveillance bien entendu, pour éviter les grosses bêtises !). Il est possible de lui proposer régulièrement de nouveaux jeux pour enrichir son environnement (jouets, tunnels, etc.), et de les changer de place. Par ailleurs, on peut essayer de cacher sa nourriture ou ses jouets dans des endroits moins accessibles pour faciliter une plus grande dépense énergétique.

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire