Son alimentation

 

Comme cela a été évoqué dans une fiche Info précédente, l’octodon est un rongeur herbivore strict. Son alimentation doit donc avant tout être riche en fibres, cellulose et protéines végétales, et ne doit contenir que très peu de matières grasses (moins de 5% de lipides).

Ces fibres se trouvent essentiellement dans le foin, de bonne qualité, qui sera à libre disposition de l’octodon dans un râtelier. Elles jouent un rôle essentiel dans le transit intestinal, mais aussi permettent la bonne usure des dents.

Divers végétaux, comme des pissenlits, de la salade, des orties, peuvent être donnés à l’octodon, ainsi que des plantes aromatiques (persil, cerfeuil, thym, romarin, menthe), et des fruits et légumes frais (carottes, courgettes, brocolis, radis, fraises, baies, figues), toutefois avec parcimonie ; fruits et légumes frais sont riches en vitamine C.

L’octodon appréciera également de pouvoir mâchouiller des branches de bouleau, de châtaignier ou d’acacia...

En complément du foin, il est possible de distribuer des granulés (env. 30g/jour), contenant le moins de sucres et de mélasse possible. Peu d’aliments étant adaptés à l’octodon dans le commerce, il peut être nécessaire de se tourner vers des aliments pour chinchillas.

Mieux vaudra éviter les friandises industrielles, et proposer de temps à autre un petit morceau de noix ou de noisette, ou encore quelques graines de courge ou de tournesol (en petite quantité).

Bien entendu, l’octodon aura toujours de l’eau fraîche à disposition.

 

 

Hygiène et entretien

 

L’octodon est un animal très propre qui se lave chaque jour dans sa terre à bain ; celle-ci devra donc être changée très régulièrement (tous les 1 à 2 jours). C’est de cette façon que l’octodon se débarrasse de l’excès de sébum et de ses éventuels parasites.

Il mue normalement 2 fois par an, et le brossage est recommandé dans ces périodes pour éliminer les poils morts. Cette manipulation permet aussi au propriétaire d’inspecter le pelage, et de s’apercevoir assez tôt de l’apparition éventuelle d’une maladie cutanée.

 

 

La reproduction chez l’octodon

 

L’âge de la maturité sexuelle est assez précoce, et varie selon le sexe : autour de 7/10 semaines chez la femelle, entre 12 semaines voire plus chez les mâles, qui ne s’accouplent généralement pas avant l’âge de 5 à 8 mois. Il est donc important de pouvoir différencier les sexes relativement tôt, pour éviter les accidents et la croissance rapide de la population d’octodons !

Les testicules des mâles sont situés dans l’abdomen, et mâles et femelles ont tous deux une protubérance sur leur appareil génital. Le « truc » pour les différencier consiste donc à évaluer la distance séparant l’appareil génital de l’anus : chez la femelle, l’appareil génital se situe juste devant l’anus, chez le mâle, il se trouve à 8-10 mm de l’orifice anal. En cas de doute, mieux vaut demander à son vétérinaire ou à l’éleveur.

Contrairement à ce qui se passe à l’état sauvage, il n’y a pas de période de reproduction chez les octodons de compagnie, qui peuvent s’accoupler toute l’année.

La gestation dure environ 90 jours, et la femelle donne naissance à une portée de 5 à 6 petits octodons en moyenne. Les petits viennent au monde avec un fin pelage, la mère les nourrit de son lait pendant 3 à 4 semaines, puis le sevrage se fait progressivement.

Comme évoqué un peu plus haut, il faudra séparer mâles et femelles au plus tard à l’âge de 3 mois pour éviter par la suite toute gestation consanguine.

 

 

Les problèmes de santé les plus fréquemment rencontrés

 

Une alimentation saine et équilibrée, un environnement adapté et des interactions avec des congénères, ou les humains, réduisent fortement les risques de développer une pathologie.

Toutefois, les octodons peuvent être sujets à plusieurs maladies, et seule une observation attentive, quotidienne, ou au moins hebdomadaire, permettra d’intervenir le plus rapidement possible en cas de symptômes.

Toute modification du comportement de votre octodon doit vous alerter, voire motiver une visite chez le vétérinaire.

Parmi les problèmes de santé le plus souvent rencontrés, on peut citer :

 

• Le diabète, conséquence de la consommation de fruits sucrés – considérés comme des friandises – en trop grande quantité. Il peut être associé à de l’obésité.

 

• À l’instar de la plupart des rongeurs, l’octodon peut aussi souffrir de malocclusion dentaire (mauvaise usure des dents souvent due à une insuffisance de fibres/de foin dans la ration). L’animal ne pouvant plus se nourrir convenablement, il aura tendance à perdre du poids.

 

• Le système digestif de l’octodon est assez sensible, et un régime alimentaire mal équilibré, mais aussi une infection bactérienne, virale ou parasitaire peuvent être à l’origine de diarrhées, parfois mortelles en peu de temps, parce qu’entraînant une forte déshydratation.

 

• Côté respiratoire, l’octodon peut souffrir de coryza ou de pneumonie (infections bactériennes ou virales).

 

• Autre point à surveiller : les coussinets, fragiles, qui peuvent être atteints de pododermatite si la litière est de mauvaise qualité, ou insuffisamment renouvelée. L’octodon peut également présenter des mycoses ou des parasitoses externes.

 

• Enfin, il est fréquent que les octodons s’abîment et perdent une partie de leur queue (bagarres, traumatismes...)

 

 

Si vous êtes toujours tentés par l’adoption d’un octodon après ces quelques informations et conseils, n’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre vétérinaire, qui vous dirigera vers des animaleries ou des éleveurs ou propriétaires passionnés. Réfléchissez bien à l’engagement que vous prenez car, comme pour tout animal, il y aura quelques contraintes ; toutefois, si vous vous occupez bien de votre octodon, ce petit animal vous le rendra bien par son affection et son attachement.

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

28/06/2021