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Le hot-spot, aussi appelé plus savamment dermatite pyotraumatique, est une lésion circonscrite (de taille limitée) très enflammée, sans poils, suppurée et humide, dont l’apparition est très rapide chez le chien (la plupart du temps, elle se constitue en quelques heures – 24 à 36 h). Le hot-spot évolue à partir d’une toute petite zone où le chien commence à se mordiller, se gratter, se lécher, puis s’étend ensuite très rapidement, et prend d’importantes proportions, sous l’effet de la macération (pelage épais) et de surinfections.

 

 

Quelles sont les causes de hot-spots ?

 

Il faut rechercher les causes initiales qui démarrent le cercle vicieux grattage /démangeaisons etc...

La plupart du temps, il s’agit :

• D’allergies : à la salive des puces, alimentaire, de contact, atopie...

• De parasites cutanés : (puces), gale, démodécie, cheyletiellose...

• De microtraumatismes cutanés, comme ceux consécutifs à un toilettage (fréquent chez les caniches par exemple, plus particulièrement sur la joue), à un accrochage sur des branches, des ronces, etc... lors d’une promenade...

• D’infections de la peau (pyodermites), des oreilles, des glandes anales...

 

Par ailleurs, il est important de préciser que certaines races à pelage long et dense, avec un sous-poil épais, sont plus facilement prédisposées, notamment à cause de la macération qui déséquilibre la flore cutanée naturellement présente à la surface de la peau. C’est le cas des Labradors, des Golden Retrievers, mais aussi des Bergers allemands, des Saint-Bernard, des Terre-Neuve, des Bouviers bernois, des Montagne des Pyrénées...

 

 

Comment reconnaître un hot-spot ?

 

La plupart du temps, le hot-spot ressemble à une grosse plaque rouge qui suinte, assez bien délimitée, apparue en quelques heures. Les poils ont souvent été arrachés au centre, par le chien qui n’en peut plus des démangeaisons, et ils sont collés en périphérie avec le liquide d’exsudat ou le pus. L’odeur est assez caractéristique et très désagréable (macération + surinfection). Le chien ne cesse de se lécher, de se mordiller- lorsque c’est possible – de se gratter, tout en geignant parce que c’est douloureux. Il est quasiment toujours nécessaire de sédater l’animal pour le prendre en charge et nettoyer la lésion.

On peut distinguer des hot-spots simples (= grosses plaques rouges bien délimitées) des furonculoses pyotraumatiques, où la grosse plaque rouge est entourée de multiples pustules. Dans ce cas, les bactéries colonisent non seulement les couches superficielles de la peau (épiderme), mais aussi les couches plus profondes, jusqu’à atteindre le derme.

Il peut arriver l’été que des mouches viennent pondre sur la lésion, donnant localement des colonies d’asticots peu ragoûtantes au milieu du hot-spot !

 

 

Quelle prise en charge ?

 

Avant de rechercher l’origine de la lésion, il est prioritaire de stopper la macération et l’extension de celle-ci par léchage/grattage.

Après avoir le plus souvent placé l’animal sous sédation, le vétérinaire va dégager tout ce qui recouvre la lésion (poils, croûtes, pus ...), en tondant largement. Cela permettra en plus d’apprécier l’étendue de celle-ci, d’en observer les contours afin de distinguer un hot-spot simple d’une furonculose pyotraumatique.

Une fois la lésion dégagée, elle sera nettoyée et désinfectée. Parfois, il sera nécessaire d’éliminer les œufs de mouche, voire les asticots (à réaliser sous anesthésie générale) !

Une collerette sera souvent indispensable pour empêcher le chien de se lécher, de se mordre ou de se gratter, et localement, des lotions ou sprays antiseptiques seront appliqués quotidiennement sur la lésion.

Un traitement par voie générale n’est pas toujours nécessaire, notamment si le hot-spot est simple et bien circonscrit ; dans ce cas, le traitement local est généralement suffisant.

En cas de furonculose plus étendue, ou de récidive, le chien pourra recevoir une antibiothérapie par voie générale, avec des antibiotiques qui diffusent bien dans les tissus cutanés et qui sont efficaces contre les staphylocoques.

Si l’inflammation, les démangeaisons et la douleur sont particulièrement intenses, des corticoïdes pourront être prescrits (à éviter cependant en cas de furonculose).

 

 

Peut-on prévenir, ou limiter les récidives ?

 

Malgré la prédisposition de certaines races, tous les chiens ne font pas des hot-spots à répétition non plus.

Si on a repéré une cause déclenchante évidente, comme une infestation parasitaire (puces, gale, démodécie...), on veillera à mettre en place un traitement antiparasitaire régulier.

Pour les chiens dont le sous-poil est extrêmement dense, une tonte de tout le corps en début d’été peut être une solution (d’autant que cela permet également de repérer plus facilement les épillets !)

Pour les caniches qui présentent systématiquement un hot-spot de la joue après un toilettage, on préviendra le toiletteur/la toiletteuse, qui évitera, autant que faire se peut, toute irritation de cette région sensible.

Enfin, pour les chiens qui récidivent plusieurs fois par an, on pourra rechercher la cause sous-jacente, et éventuellement en cas d’allergie, envisager une désensibilisation ; mais cela peut être plus fastidieux que le traitement des hot-spots... Une discussion entre vétérinaire et propriétaire permettra de choisir la solution la plus appropriée.

 

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

24/08/2020