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Tout comme chez l’homme, la vieillesse chez le chat entraîne des modifications dans le fonctionnement des différents organes, qui sont généralement moins performants et se fatiguent plus ou moins vite.

Afin de surveiller et – dans la mesure du possible – de prévenir une dégradation trop rapide ou préjudiciable à la qualité de vie du chat sénior, il importe de savoir repérer les premiers signes du vieillissement.

 

 

Vers quel âge peut-on dire qu’un chat est « vieux » ?

 

Généralement, les signes de vieillissement sont plus discrets chez le chat que chez le chien. La plupart du temps, les premiers indices de « l’outrage des ans » apparaissent entre 7 et 11 ans, et peuvent s’aggraver à partir de l’âge de 12 ans. Il est souhaitable de consulter précocément, afin de pouvoir accompagner au mieux votre compagnon dans la dernière phase de sa vie ; celle-ci peut être encore longue et sereine si l’on prend bien soin de lui : il n’est pas rare que certains félins domestiques vivent jusqu’à 18 ou 20 ans...

 

 

Qu’observe-ton chez le chat qui vieillit ?

 

• Des changements dans l’apparence : le pelage prend un aspect plus terne, il blanchit également (d’abord au niveau de la tête), a tendance à devenir plus sec et moins fourni. La peau perd de sa souplesse.

• La corpulence de l’animal peut aussi se modifier, soit dans le sens d’une prise de poids si votre animal devient plus sédentaire, soit d’un amaigrissement en cas de difficultés à se nourrir correctement, ou de pathologie sous-jacente.

• Des changements dans le comportement : ils sont essentiellement liés au vieillissement cérébral (plus marqués après l‘âge de 16 ans) ; le chat dort plus longtemps, recherche encore plus la chaleur, passe moins de temps à sa toilette, peut devenir irritable lorsqu’on le manipule (douleurs chroniques). Plus tard peuvent apparaître d’autres troubles plus sévères, comme de l’incontinence, de la désorientation, des miaulements intempestifs et inhabituels (par exemple au milieu de la nuit sans raison).

• Une diminution progressive des performances des principaux sens : peu à peu, le chat perd l’audition, jusqu’à parfois la surdité complète ; certains animaux peuvent souffrir de cataracte et leur acuité visuelle risque d’en être affectée. Enfin, l’odorat s’affaiblit également, ce qui retentit sur l’appétit du chat.

 

 

Quels sont les points essentiels à surveiller ?

 

• Un des premiers signes d’appel qu’un chat ne va pas bien est l’appétit : une perte de celui-ci, ou au contraire, une augmentation importante doivent vous amener à consulter votre vétérinaire si la situation perdure ; ce signe est potentiellement annonciateur de diverses pathologies du chat âgé, plus ou moins graves, telles que l’insuffisance rénale (diminution de l’appétit), diabète (augmentation de l’appétit au début)...

• La prise de boisson : de nombreux troubles métaboliques fréquents à la vieillesse s’accompagnent d’une forte augmentation de la prise de boisson : diabète, insuffisance rénale ou hépatique. En cas de doute, surveillez attentivement la quantité d’eau bue par votre chat, de façon à pouvoir informer le vétérinaire qui effectuera les analyses nécessaires.

• Les dents : les bactéries présentes dans la bouche, et plus particulièrement dans le tartre, responsables de la mauvaise haleine, de déchaussements, d’infections (abcès...), peuvent également passer dans le sang et occasionner de graves atteintes rénales ou cardiaques. L’hygiène bucco-dentaire du vieux chat n’est donc pas un luxe, mais bien plutôt une nécessité !

• Le poids : la surveillance du poids de votre animal est importante, mais l’est encore plus chez un sénior, chez qui un amaigrissement rapide peut signifier une pathologie sous-jacente. Mais une prise de poids peut aussi s’avérer préoccupante, parce que risquant d’avoir des répercussions sur les articulations ou le fonctionnement cardiaque.

• Les articulations : bien que le chat soit un animal plutôt souple, ses articulations n’en vieillissent pas moins à partir d’un certain âge. Sans qu’il y ait de signes marqués de douleur, un chat arthrosique peut être gêné dans sa vie quotidienne (repas, toilette, déplacements...). Concernant les déplacements, un vieux chat aura plus tendance à se sédentariser, donc à gagner du poids, ce qui retentira sur ses douleurs articulaires et le limitera encore plus dans ses mouvements : un cercle vicieux a vite fait de s’installer si on n’y prend pas garde !

• Le cœur : essoufflement, fatigabilité, intolérance à l’effort, toux persistante sont autant de signes d’avertissement d’un potentiel mauvais fonctionnement de la pompe cardiaque, et il est conseillé de consulter sans tarder...

• Les yeux/les oreilles : comme évoqué plus haut, l’acuité auditive et visuelle peuvent beaucoup diminuer avec l’âge, et il faudra apprendre à vivre avec, et s’adapter à ces handicaps de votre animal.

• Le pelage : un poil terne, piqué, mal entretenu, avec des pellicules, doit vous alerter : votre animal souffre peut-être d’une maladie générale qui retentit sur l’aspect du pelage, ou des douleurs chroniques l’empêchent de l’entretenir correctement par la toilette quotidienne.

 

 

Quels sont les besoins nutritionnels d’un chat sénior ?

 

Vers l’âge de 7/8 ans, les besoins nutritionnels de votre chat se modifient progressivement : l’activité physique est souvent moindre, le métabolisme diminue, ce qui entraîne une diminution des besoins énergétiques d’environ 20% par rapport à un chat adulte en pleine force de l’âge.

Un chat âgé, par nature carnivore, a besoin de protéines, qui doivent être de bonne qualité pour ne pas surcharger le rein qui devient moins performant. L’activité se réduisant, il a aussi besoin de moins de lipides pour éviter la prise de poids, mais qui doivent aussi être de bonne qualité (acides gras essentiels oméga 3 et 6). La quantité de glucides doit rester à peu près identique, mais on privilégiera les aliments à faible index glycémique (donc éviter les sucres rapides !) pour ne pas favoriser un diabète.

Enfin, il faudra veiller aux apports en vitamines et minéraux importants pour le système immunitaire, et limiter l’apport en phosphore (pour protéger le rein et retarder ou éviter l’apparition d’une insuffisance rénale). Concernant les défenses immunitaires, un vieux chat continue à avoir besoin d’une protection vaccinale !

 

Votre vétérinaire sera votre meilleur conseiller quant au suivi de votre chat, tant en ce qui concerne sa santé que son alimentation./p>

 

Afin de prendre en charge au mieux la dernière partie de la vie de votre chat, il est donc recommandé d’être attentif à tous ces signes du vieillissement. Une surveillance régulière chez votre vétérinaire, avec bilan de santé adapté, devrait permettre d’intervenir relativement tôt en cas de pathologie, et donc d’augmenter l’espérance de vie de votre animal dans de bonnes conditions.

Sans oublier une alimentation équilibrée et ajustée aux besoins d’un chat sénior, ainsi qu’un peu d’exercice (jeux, éventuellement promenades en laisse si votre chat répugne à bouger) !

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

13/07/2020