Photo de Burst via Pexels

 

Les verrues se rencontrent assez souvent chez le chien, et correspondent à des petites proliférations épithéliales fréquemment d’origine virale (papillomavirus canins). Elles se présentent la plupart du temps comme de petites excroissances en forme de « choux fleurs », mais la présentation clinique et la couleur peuvent varier selon le papillomavirus en cause.

 

 

 

Les différentes catégories de verrues

 

On en distingue principalement deux grandes catégories :

• La papillomatose orale ou buccale, d’origine virale le plus souvent, et plus particulièrement rencontrée chez les chiots dont le système immunitaire est encore immature. Elle se manifeste sous forme de tumeurs épithéliales bénignes, appelées verrues, que l’on retrouve dans la cavité buccale, mais aussi sur la conjonctive oculaire ou sur le nez.

Le plus souvent, ces verrues disparaissent en quelques semaines, et les animaux qui ont été touchés présentent une immunité durable contre le papillomavirus infectant.

Elles sont contagieuses d’un chien à l’autre, à travers les plaies et les muqueuses, notamment lorsque les animaux se lèchent entre eux. L’environnement peut aussi être contaminant (jouets, gamelles par ex.), mais la prévention est difficile car l’incubation est assez longue (1 à 3 mois).

Il semble également que certaines races présentent un facteur de risque plus élevé que d’autres vis-à-vis des verrues : les jeunes Golden Retrievers, Boxers ou Huskys sont particulièrement sensibles.

• Les verrues (ou papillomes) rencontrées chez le chien âgé, également bénignes. Il faut juste éviter que le chien se les arrache en se grattant. Là aussi, certaines races semblent plus sensibles, comme les Cockers par exemple.

 

 

Que faire en cas de verrue chez un chien ?

 

Toutes les verrues ne sont pas à traiter de façon identique.

Les régressions spontanées sont assez fréquentes : chez les chiots, il suffit souvent de patienter quelques mois au bout desquels les verrues finissent par se résorber d’elles-mêmes.

Cependant, si la localisation des verrues rend le quotidien de votre animal difficile (dans l’œil, sur les coussinets, dans la bouche...), il faudra alors impérativement consulter. Votre vétérinaire pourra prescrire des molécules à action antivirale.

Pour les verrues gênantes, une exérèse chirurgicale peut être envisagée, tout en gardant à l’esprit qu’il existe un risque non négligeable de dissémination des papillomavirus lors de l’intervention. Actuellement, le recours au laser est une option intéressante, car il permet de brûler les verrues et de détruire les vaisseaux, évitant ainsi la dissémination des particules virales.

Il existe aussi d’autres possibilités de traitement local des verrues :

La cryothérapie : on utilise comme en médecine humaine de l’azote liquide ou des gaz refroidissants (plus faciles d’emploi), qui « congèlent » les verrues. Les traitements peuvent être réitérés toutes les 2 à 3 semaines en cas de nécessité, et la plupart du temps, l’animal n’a pas besoin d’être endormi ou tranquillisé.

Des kératolytiques (substances qui décollent et éliminent la kératine) sont également intéressants ; il s’agit de produits à base d’acide acétylsalicylique ou de principes actifs issus de plantes (extraits de thuya, pissenlit, chélidoine...)

Enfin, des traitements topiques immunomodulateurs utilisés chez l’homme donnent aussi de bons résultats.

 

 

Les verrues chez le chien renseignent donc sur l’état général de votre animal et sont plus souvent à interpréter comme un signal de baisse des défenses immunitaires. Cela peut être l’occasion de faire le point avec votre vétérinaire.

 

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

13/01/2021