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Lorsque l’on possède un chien, on a envie de renforcer le lien de complicité qui nous lie à lui, en lui faisant plaisir de diverses façons. L’alimentation entre autres, et notamment la distribution de friandises, répond à cet objectif ; mais comment être sûr de bien choisir les gâteries en question, et le bon moment pour les donner ?

 

 

 

 

Dans quel but donner des friandises à son chien ?

 

Comme évoqué en préambule, la distribution d’une friandise permet de créer ou de renforcer la complicité entre un propriétaire et son animal au moyen d’un plaisir partagé, à la fois par celui qui donne, et par celui qui reçoit – et manifeste son contentement en jappant, sautant, remuant la queue, etc.

Mais là n’est pas la seule fonction des friandises : ces dernières sont également largement utilisées comme récompenses à des fins d’éducation, plus particulièrement dans les débuts d’un apprentissage. Progressivement, lorsque le chien a acquis le comportement attendu dans telle circonstance, la récompense alimentaire ne sera plus forcément systématique. Néanmoins, la récompense par le geste (caresse) et la parole persisteront pour pérenniser les « bons » comportements.

Les friandises peuvent aussi remplir une fonction hygiénique ou médicale : par exemple les barres/lamelles à mâcher destinées à lutter contre le tartre, ou les gâteries ponctuellement utilisées pour faire prendre un comprimé à son chien.

 

 

Quel type de friandise puis-je donner à mon chien ?

 

• Les friandises « maison »

 

Par friandise « maison », on entend non pas les déchets de table (couenne, gras de viande, croûtes de fromage, etc.), car nos animaux de compagnie ne sont pas des poubelles. En effet, ces déchets sont souvent beaucoup trop gras, voire parfois dangereux (par ex. les peaux de saucisson peuvent entraîner des occlusions intestinales).

Il est souvent tentant de donner à son chien un cube de fromage, un dé de viande, un morceau de saucisse, un quartier de fruit, qui sont pour nous des aliments « sains ». Cependant, il est nécessaire d’être attentif aux quantités, en essayant notamment de rapporter la quantité donnée à ce qui serait équivalent pour nous ; un rapide calcul (règle de 3 ) permet souvent de la visualiser de façon assez parlante.

Par exemple :

Donner une tranche de saucisson à un chien de 10 kg revient à donner 7 tranches à un adulte de 70 kg. Un verre de lait pour un chat de 3 kg correspond à 23 verres pour un humain de 70 kg ! Un carré de sucre à un chien de 5 kg revient à mettre 14 sucres dans son café !!

Les sucreries et restes de table sont généralement trop sucrés et/ou trop gras et risquent de déséquilibrer l’alimentation du chien, en fournissant un apport énergétique supérieur aux besoins (de 10 à 20%), ce qui à terme engendrera du surpoids et/ou de l’obésité, ainsi que des problèmes de santé.

Sans compter les aliments potentiellement toxiques pour nos animaux de compagnie, comme l’avocat, les oignons, le chocolat (voir Fiche Info sur le sujet)...

Par ailleurs, donner des aliments à son chien lorsque l’on prépare le repas, que l’on est à table, ou en fin de repas, est contre-éducatif ; l’animal risque de quémander en permanence, dès que vous serez dans la cuisine ou ouvrirez le frigo. Et cela confère également au chien une position hiérarchique supérieure : il réclame, vous donnez, donc il interprète ce geste comme une reconnaissance implicite de son rôle de chef dans la famille.

 

• Les friandises « spéciales chien » se sont considérablement développées ces dernières années. Elles sont bien différentes de la nourriture humaine, et sont sans danger pour la santé de votre animal ; elles se présentent sous forme de bouchées soit tendres, soit croquantes, ont des parfums variés, et n’entraînent pas de déséquilibre de la ration alimentaire. À condition toutefois d’être attentif à leur composition, et le cas échéant de demander conseil à votre vétérinaire si vous souhaitez acheter sur internet. Les qualités peuvent être très inégales !

 

Il est ainsi possible de trouver des « os » de peau de bœuf compressée, des friandises en forme d’os mais à base de céréales, des biscuits, des snacks, des lamelles à mâcher pour une bonne hygiène bucco-dentaire. Concernant ces dernières friandises, le marché est vaste, et là encore, mieux vaut privilégier les circuits spécialisés conseillés par les professionnels et notamment votre vétérinaire. En effet, certaines lamelles présentent un apport en céréales trop élevé pour des carnivores, un taux de sucre excessif, des ingrédients de basse qualité (plumes, becs...). Il y a quelques années, des lamelles venant de Chine ont été incriminées dans le décès de nombreux chiens (origine douteuse des matières premières, produits chimiques dangereux utilisés dans le processus de fabrication...). À vous de vérifier au moins l’origine intra-communautaire des friandises, et un contrôle qualité sérieux.

 

En pratique :

Il est préférable que les friandises restent occasionnelles, 3 à 4 fois par semaine, de préférence en récompense d’un bon comportement ou d’un ordre correctement exécuté. Chez des chiots en phase d’apprentissage qui recevront de fait plus de récompenses, on veillera à intégrer les friandises dans le calcul de la ration quotidienne.

La friandise sera si possible distribuée sous la surveillance du maître pour éviter tout problème lors de l’ingestion.

Au moment de l’achat, vérifiez toujours la provenance et la composition des friandises, qui doivent être fabriquées à partir d’ingrédients de qualité contrôlée et certifiée. Pour le choix, faites-vous conseiller éventuellement par votre vétérinaire.

 

Rédigé par : Isabelle Mennecier - Docteur Vétérinaire

15/02/2021